LA TERRE UN BIEN COMMUN PAS SI COMMUN
L’environnement peut être défini par l’ensemble des composants naturels qui nous entourent (air, eau, roches, végétaux, animaux) et dont nous faisons aussi partie.
Pour nous, chrétiens, cela renvoie directement à la Création. Par essence, ce don inestimable ne peut être que partagé entre les hommes tout en respectant tous les êtres vivants. Il est le bien commun que notre Père nous a confié. Par son travail, l’homme a transformé et géré l’environnement pour améliorer ses conditions de vie. Il n’a jamais été facile de partager et gérer ce bien. Les prophètes n’ont cessé de dénoncer son appropriation par les puissants aux dépens des faibles. Jésus nous l’a rappelé sans cesse avec force et amour.
En tant que chrétien, il est impossible de rester indifférent. Le pape François nous dit : « Vivre la vocation de protecteurs de l’oeuvre de Dieu est une part essentielle d’une existence vertueuse ; cela n’est pas quelque chose d’optionnel ni un aspect secondaire dans l’expérience chrétienne. » (Laudato si’ n°217). C’est un chemin de conversion qu’il faut prendre. Oui, mais comment ? Les contradictions sont légions. Nous sommes pris dans un mouvement d’ensemble et beaucoup de choses nous dépassent… Lorsque l’on ne sait pas par où commencer, que l’on est perdu, puiser dans les ressources de la foi est salvateur.
Par la prière, prendre conscience que Dieu est présent dans toute la Création est très ressourçant. Nous nous émerveillons facilement devant l’océan, une chaîne de montagne, un ciel de plaine, une grande forêt, des collines verdoyantes, le vol des oiseaux, le ballet des abeilles butinant des fleurs magnifiques… Mais percevoir la présence de Dieu en toutes choses nous permet d’aller plus loin. Thérèse d’Avila écrit : « Un jour, je vis comment le Seigneur se trouve dans toutes les créatures. Il me vint la comparaison d’une éponge qui est complètement imprégnée d’eau. » Notre regard sur la nature devient un véritable regard d’Amour. Nous contemplons Dieu dans la beauté de l’Univers. Il nous renforce, nous engage à avancer, nous préserve du pessimisme et du découragement.
Avancer avec l’énergie de l’Amour change tout. Avec Lui, toute action donne du fruit et n’est jamais insignifiante. Mais quel type d’actions pouvons-nous mettre en oeuvre ?
Chacun peut contribuer différemment en fonction de ses responsabilités (Eglise, mouvements, entreprises, administrations, associations…) et ses moyens physiques et financiers.
Centrons-nous sur ce qui nous réunit tous : la vie quotidienne. Attachons nous à distinguer dans nos modes de vie ce qu’il faut changer pour mieux respecter la Création. Identifions différents champs d’actions possibles : réduire nos émissions de carbone, réduire notre consommation d’eau, privilégier les produits d’entretien les plus neutres possibles, privilégier l’achat de vêtements durables, réduire nos déchets, privilégier des appareils durables, nous nourrir de produits locaux et de saison, privilégier la plantation de végétaux locaux, aménager des nichoirs, des hôtels à insectes…
Beaucoup de gestes relèvent du bon sens, de notre capacité à sortir de l’individualisme, de notre volonté de distinguer le superflu de l’utile. Cela nécessite aussi d’accepter de changer nos habitudes. Il faut souvent chercher ce qui est le plus adapté à notre situation. Des livres, des sites Internet par exemple, site de l’ADEME (agence pour la transition écologique), nos relations peuvent nous aider à trouver les meilleures solutions. Il est possible de le voir comme un jeu ou sous la forme de défis à nous lancer en couple, en famille.
La famille est particulièrement importante car elle est le lieu central de l’éducation. Le pape François nous invite à ce que : « Dans la famille, on cultive les premiers réflexes d’amour et de préservation de la vie, comme par exemple l’utilisation correcte des choses (…) le respect pour l’écosystème local et la protection de tous les êtres créés » (Laudato si’ n°213). Sans éducation, il est impossible d’ancrer un véritable changement culturel, de résister à la tentation d’une société de très grande consommation et de bien-être futile. Afin qu’une régulation puisse s’opérer, il est nécessaire que la majorité de la population l’ait acceptée.
N’oublions pas ceux qui ont en charge la régulation de nos sociétés, ceux qui ont des choix importants à réaliser pour trouver le bon équilibre entre développement économique et préservation de l’environnement. Soutenons-les, en priant Dieu, notre Père, de les inspirer et de leur donner la force d’agir justement.
Marylène et Sebastien Menu (Chambery 20)
(Extrait de la Lettre 249 dec/janv 2022-23 « Travailler ensemble au bien commun »)