La Fraternité Notre-Dame de la Résurrection regroupe des veuves qui croient qu’en Christ ressuscité leur amour conjugal consacré par le mariage catholique est plus fort que la mort. En réponse à un appel du Seigneur elles désirent lui faire l’offrande de leur vie tout en restant chez elles. Confiantes en sa grâce, elles choisissent librement de renoncer à tout nouvel amour humain. Elles cheminent spirituellement avec d’autres et prononcent le voeu de chasteté.
Cette association privée de fidèles, née à Lourdes en 1943, longuement guidée par le père Henri Caffarel existe dans plusieurs pays.
César et moi avons eu 13 ans de vie conjugale heureuse, 13 ans d’équipe Notre-Dame ! À sa mort j’avais 35 ans. Quand je lui ai annoncé sa fin probable pour qu’il s’y prépare, il m’a répondu : « Je n’ai pas peur, j’ai confiance. »
Cette courte phrase me fut un merveilleux cadeau, et j’ai compris que « ni la mort, ni la vie […] ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rm 8, 39).
Dans son sillage, je n’ai pas eu peur, j’ai eu confiance en Dieu et ferme espérance que César était vivant puisque le Christ a dit : « Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra » (Jn 11, 25). J’ai eu aussitôt un très vif désir du Ciel, un peu pour rejoindre mon époux, mais surtout pour découvrir moi aussi le monde nouveau du vrai Amour, où la mort et le mal sont engloutis par la victoire du ressuscité : « Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur » (Ap 21, 4).
Chaque matin, à genoux levant les yeux vers le Christ, je me suis détournée de ma propre douleur. Allongeant peu à peu l’oraison quotidienne que les Équipes Notre-Dame nous avaient appris à pratiquer, je me suis attachée de plus en plus intimement à Jésus, jusqu’à lui consacrer tout mon coeur. Sans perdre l’union spirituelle avec César, ce que les couples de mon équipe Notre Dame ont certainement pressenti, puisque huit ans plus tard ils m’ont élue « foyer responsable ».
Non, « l’Espérance ne déçoit pas », superbe devise de l’année sainte, qui tourne nos regards vers le ciel et en même temps nous presse de relever nos manches pour désactiver le mal autour de nous et en nous. L’espérance est le plus beau rameau jailli de la tombe ouverte du Christ. Et vous, frères et soeurs des Équipes, veillez bien sur le trésor de votre amour, humble tabernacle de la Trinité ici-bas, consacré par le sacrement. Ayez foi qu’il sera vous rendu plus fort que mort et péché, transfiguré, dans la vraie vie, comme le promet la Bible : « Les grandes eaux ne pourront éteindre l’amour, ni les fleuves l’emporter » (Ct 8, 7). À Pâques l’Église a exulté « Demain se lèvera l’aube nouvelle d’un monde rajeuni dans la Pâque de ton Fils ! » Vers cette cité céleste que Dieu nous prépare c’est notre joie de marcher en couple, ensemble, en Église.
Odile Macchi
Présidente de Fraternité
Notre-Dame de la Résurrection